Le mot du Président
« La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Le virus…. a frappé, DANS une métropole, certes. Mais serait-il sournois au point d’avoir frappé CONTRE une Métropole ? Ce qui est sûr c’est que les Métropoles, si elles ne sont pas toutes atteintes ont toutes été menacées.
La crise du COVID a mis en lumière deux leviers sensibles (au moins) des univers Métropolitains : la promiscuité, la mobilité. Ces deux leviers sont des moteurs quand ça va bien, et des fragilités extrêmes quand ça va mal.
A l’IHEDM nous avons réagi immédiatement à l’interdiction absolue de réunion, transformant les sessions présentielles mensuelles en sessions distancielles hebdomadaires. Changement de rythme mais pas d’intensité. Aménagement, finances, attractivité, enjeux économiques, autant d’angles sur lesquels nos experts « invités » ont pu nous faire réfléchir.
Alors évidemment ces visioconférences ont mis d’autant plus en relief l’absence de rencontres « physiques ». C’est clair. Mais dès que les réunions et les déplacements seront autorisés, promis, nous nous retrouverons en chair et en os ; et avec quel plaisir !
Les travaux de comité ont eux aussi été perturbés : difficile de réaliser une enquête dans ces temps chahutés. Là aussi l’IHEDM adaptera le cahier des charges, et peut être le calendrier.
Signe de vitalité, les Auditeurs 2018 et 2019 ont pris l’initiative de monter une Association Alumni IHEDM. Bravo ! L’IHEDM c’est avant tout un réseau qui se révèlera (hyper) utile … pour les jours d’après.
Webinar avec Olivier Portier, 16 avril : «Perception et réalités du fait métropolitain»
C’est avec un soutien de la première heure de l’IHEDM que nous avons lancé la série de webinar. Olivier Portier, analyste territorial, est intervenu le 16 avril devant nos auditeurs de la promotion 2020, comme il a pu le faire devant chaque promotion depuis 2018.
Durant ce webinar, les auditeurs et Olivier Portier ont pu échanger sur la perception du fait métropolitain, biaisé selon notre intervenant puisque la métropolisation ne serait non pas un état mais un processus qui lui-même s’inscrit dans 3 registres : économique, sociologique et géographique. Ainsi, la métropolisation serait davantage un phénomène multidimensionnel, complexe qu’un simple nouvel échelon de la hiérarchie urbaine.
Olivier Portier nous fera le plaisir d’intervenir lors d’un second webinar courant juin afin de présenter ses travaux sur l’impact de la crise du Covid dans les métropoles. Le « jour d’après » sera un thème essentiel et jalonnera toute cette année de l’IHEDM.
Webinar avec Franck Claeys et Luc-Alain Vervisch, 23 avril : « Enjeux financiers des Métropoles »
Pour ce deuxième webinar, c’est en duo que Franck Claeys, directeur économie et finances territoriales de France urbaine, et Luc-Alain Vervisch, directeur des études de la Banque postale, se sont attaqués à la tâche ardue mais non moins nécessaire de revenir sur les finances des territoires métropolitains. Prendre l’organisation métropolitaine sous l’angle des finances est en effet tout à fait intéressant puisque cela permet de prendre en compte la grande hétérogénéité des territoires, des compétences, des politiques publiques et leur appropriation. Durant ces deux heures, le rôle fondamental des Métropoles fut démontré : tournées vers l’investissement, vouées à la croissance du patrimoine local. Un grand merci à Franck Claeys et Luc-Alain Vervisch qui ont su rendre ce difficile sujet vivant et passionnant !
Webinar avec Marc Lhermitte, 30 avril : «Développement et attractivité des métropoles françaises dans le contexte actuel»
Marc Lhermitte est associé d’EY et en charge des équipes actives sur la localisation, le développement économique, l’aménagement, l’immobilier et les infrastructures. Présent dès la création de l’IHEDM, il nous a présenté l’analyse d’EY sur les Métropoles dans la crise et l’après crise. Attentes des entreprises, des citoyens vis-à-vis des Métropoles, impacts de la crise sanitaire, évolutions pour la relance de l’investissement mais également actions et priorités des Métropoles françaises face à la crise ont rythmé cette matinée.
Un nouveau webinar est prévu pour que soit présentée aux auditeurs l’étude d’EY sur les «Future cities», publiée prochainement : Quelle ambition post-crise pour les Métropoles ? Devenir des territoires « Viables, Vivables, Vivants ».
Webinar avec Me Marion Delaigue et Me David Billard, 7 mai : « Quels outils et quelles structures pour l’aménagement des Métropoles »
C’est un séminaire juridique qui attendait les auditeurs animé par deux brillants avocats, Marion Delaigue, associée, cabinet Latournerie Wolfrom, et David Billard, associé, cabinet Peyrical et Sabattier. Ce dernier a ainsi exposé aux auditeurs les principaux outils d’aménagement des Métropoles : les PLU intercommunaux ou territoriaux, outil d’encadrement de l’aménagement, l’exemple des ZAC et les difficultés rencontrées par les opérations publiques d’aménagement, l’appel à projets, aménagement public-privé encore fragile, et enfin la concertation publique-privée par le projet partenarial d’aménagement et la grande opération d’urbanisme. Me Delaigue s’est quant à elle attachée à expliquer à la promotion IHEDM 2020 les structures de l’aménagement : société d’économie mixte (et à opération unique), société publique locale, société publique locale d’aménagement (et d’intérêt national), filiales des entreprises publiques, filiales des sociétés d’économie mixte. Une matinée dense en acronymes mais indispensable à la bonne compréhension de la structuration de notre territoire.
Les activités lancées par l’IHEDM en partenariat avec le Club des Entreprises du Grand Paris
#grandparislive
LE RDV WEB DES GRAND PARISIENS
30 mn avec…. Une émission de TV Online que nous produirons et diffuserons 1 ou 2 fois par semaine (au moins) jusqu’à l’Eté voire plus …
Décideurs et Personnalités du Grand Paris, publiques et privés, nous parlent de leur actualité pendant la crise, de leurs activités et projets, qu’ils soient arrêtés, relancés, … ou accélérés. Et de ce qui, dès aujourd’hui, leur paraît essentiel pour demain. Une façon d’y voir plus clair sur le Grand Paris du jour d’après…
Jonathan Sebbane, Robin Rivaton, Benoit Quignon, Olivier Wigniolle, Philippe Laurent et Alexandra Dublanche et d’autres décideurs ont été ou seront les premiers invités de Grand Paris Live.
Enquête nationale « Télétravail : stop ou encore ? »
Cette enquête a eu pour objectif de mesurer le ressenti des répondants sur leur expérience du télétravail (facilité VS difficultés, efficacité VS inefficience, entrain VS fatigue, satisfaction VS déception, … ). Plus de 1100 personnes ont répondu à cette enquête, montrant l’importance et l’actualité d’un tel sujet.
Une table ronde de restitution de l’enquête est organisée le mardi 19 mai de 17h à 18h.
Retrouvez « Fractures », le dernier post de Jacques Godron
Fracture entre les confinés au large (entre maison et jardin, entre terrasses et balcon) et les familles nombreuses confinées à l’étroit dans leur HLM
Fracture entre ceux qui (les autorités étant incapables de le dire clairement) ont fini par comprendre que les masques étaient avant tout destinés à protéger les autres et non pas à se protéger soi-même, et ceux qui … décidément n’ont rien compris, et n’en mettent toujours pas !
Fracture entre ceux qui, jouant le « jeu » de la solidarité sanitaire, s’imposent les gestes barrière et ceux qui, foutraques inconscients et criminels, confondent liberté et libertarisme
Fracture entre ceux qui ont compris (ou pas) que la « distanciation sociale » (« référentiel rebondissant » des temps de COVID) n’était pas une nouvelle forme de la lutte des classes mais une distance réelle qui se mesure (1 m = 100 centimètres)
Fracture entre les métropoles compactes attaquées de front par le virus et les causses lozériens quasiment épargnés
Fracture entre les enfants de parents pédagogues sur-équipés d’écrans et les délaissés de la « France apprenante » ni équipés ni cablés ni fibrés
Fracture entre les pas trop vieux encore solides (ont-ils été privilégiés pour l’accès aux respirateurs ?) et les vieux (très) fragiles, les ephad-isés
Fracture entre ceux qui, au front, ont travaillé 20h de plus par semaine (livreurs, infirmières, certaines PME) et ceux qui ont travaillé 20h de moins, à l’abri discret du confinement
Fracture entre ceux qui -évidemment- ne prendront pas de congés cet été (comment financer l’explosion des aides sociales s’il n’y a plus d’entreprises et de salariés en activité pour payer les impôts), et ceux qui -évidemment- poseront tous leurs jours (un jour perdu ne se rattrape pas)
Fracture entre les cliniques privées (écartées du dispositif pour d’obscures -ou de trop claires- raisons) et les hôpitaux publics (célébrés pour de vraies raisons, et souvent engorgés pour de mauvaises)
Fracture entre ceux des télétravailleurs qui ont pu lever le pied sans que quiconque ne s’en rende vraiment compte, et ceux dont la vie privée a été rongée par les « calls » et les visios à toute heure du jour (et quelquefois de la nuit)
Fracture entre les immobiles (sédentaires, administratifs, agents publics …) et les mobiles (chauffeurs, livreurs, voyageurs, itinérants et nomades des temps modernes)
Fracture entre les chômeurs partiels (quelle drôle idée que d’appeler partiel un chômage total) et les télétravailleurs totaux, enchaînés à l’Internet
Fracture entre les pragmatiques laissant au bon sens et à la science des médecins le soin de prescrire (ou pas) la fameuse chloroquine, et les dogmatiques pour qui il vaut mieux mourir faute d’un traitement autorisé que guérir d’un médicament interdit
Fracture entre les universalistes (la démocratie impose un traitement uniforme de tous les territoires d’une république érigée en système) et les casuistes (pourquoi appliquer à la Corse la même réglementation qu’en Alsace… ?)
Fracture entre ceux qui, attendant tout de l’Etat, ont été les plus prompts à dénoncer ses tâtonnements et ceux qui sollicités par l’Etat pour agir « en proximité » exigent immédiatement moyens et protection juridique
Fracture entre ceux qui ne sachant pas grand-chose ont agi tout de même, et ceux qui sachant tout n’ont pas fait grand-chose…
Entre les pessimistes dont je suis entouré et les optimistes plus rares !
Catherine de Médicis n’avait-elle pas dit, face à d’autres fractures, « … maintenant il faut recoudre ! ». A la réduction de ces fractures il faudra donc sans tarder … s’atteler !